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Une annonce sur Facebook proposant une expérience à vivre en Irlande du Nord a attiré mon attention et après quelques jours de réflexion, je me suis inscrite pour partir cinq jours sur les pas de Saint Patrick, patron de l’Irlande, fondateur du christianisme au Ve siècle.

Dimanche 27 mars, un long voyage en train m’a emmenée en un peu plus de huit heures de Westport à Belfast, capitale de l’Irlande du Nord via Dublin.

Sillonner Belfast à pied m’a permis de découvrir de très beaux bâtiments, entre autres le City Hall dont la construction a débuté en 1898 à la demande de la reine Victoria et fut achevé en 1906. De style victorien et néo-baroque, il s’étend sur plus d’un hectare et demi.

A ne pas rater, Victoria Square, centre commercial et son dome auquel on peut accéder en ascenseur ou par de très nombreux escaliers. Depuis son sommet, on a une vue imprenable sur la ville.

Belfast
Public House
Belfast City Hall
Victoria Square
Vue sur Belfast

Lundi 28 mars

Accueil dès 11 heures par nos deux guides, Elaine et Martina, au Centre de retraite et de conférence Tobar Mhuire à Crossgar, au coeur du Comté de Down.

Après un lunch et les informations concernant notre séjour découverte sur les pas de Saint Patrick, départ en bus pour Ballyhorman beach, à quelques miles de l’arrivée de son arrivée en 432. De là, nous suivons un superbe chemin coastal fait de chemins sablonneux, avec vue sur Gunn’s Island, qui nous emmène à St Patrick’s Well. La tradition voulait que des épouses de fermiers marchent jusque-là et déposent des fleurs pour de bonnes récoltes.

Nous poursuivons notre marche jusqu’au village de pêcheurs, Ardglass, pour un afternoon tea bienvenu au Ardglass Golf, le plus ancien club au monde datant de 1405.

Ardglass Golf Club

Mardi 29 mars

Départ en direction de l’Abbaye de Rostrevor où nous sommes accueillis par des moines bénédictins.

Une vie bénédictine prend évidemment la forme particulière que lui donne la Règle. L’ Opus Dei (l’Office divin), la Lectio Divina (lecture orante des Écritures), la prière solitaire, la lecture, l’étude et le travail sont tous des éléments essentiels de la recherche de Dieu dans la vie monastique. Soutenu par toutes ces pratiques, le moine s’efforce de vivre chaque instant de sa vie dans la conscience de la présence de Dieu. On pourrait dire alors qu’un moine est quelqu’un qui, en réponse à l’appel de Dieu, s’efforce de vivre constamment présent à celui qui est Présence.

La communauté de Rostrevor a la conviction qu’on lui a confié un trésor qu’elle est obligée de partager avec d’autres. C’est pour cette raison qu’elle ose promouvoir sa vie dans le respect, la prière et l’invitation explicite des autres à accepter l’appel du Seigneur à s’engager en elle.

Témoins joyeux et Moines de l’unité

Le monde et l’Église d’aujourd’hui aspirent et réclament de joyeux témoins du Christ. Ils ont besoin de signes concrets d’espérance, de disciples disposés à suivre l’exemple du Christ qui a donné sa vie pour les autres par amour.

C’est le désir et la fervente prière de la communauté monastique de Rostrevor qui, par la vie que les moines mènent, peut semer des graines de paix et de fraternité dans un monde troublé et fracturé et dans une Église blessée et divisée qui a besoin de faire l’expérience de la grâce guérissante de la réconciliation.

Après la bénédiction reçue par le moine, nous nous rendons à l’église catholique de Rostrevor où nous pouvons à tour de rôle sonner l’ancienne cloche de St Bronagh datant du 10e siècle.

Il y a longtemps, à Rostrevor, un événement étrange s’est produit. Régulièrement, les nuits de tempête où les marins locaux pouvaient être en danger sur Carlingford Lough ou en pleine mer d’Irlande, une cloche sonnait doucement. Aucune source n’a pu être trouvée, bien que le son provienne de l’ancien cimetière.

Puis vint la « nuit de la grande tempête » en 1839 lorsque des centaines d’arbres furent emportés. À Rostrevor, un arbre est tombé et s’est fendu. Dans le bois des branches se trouvait la cloche qui avait appartenu à Saint Bronagh, fondateur du couvent de Kilbroney, Rostrevor. La cloche, accrochée entre les branches d’un arbre appelait les sœurs à la prière. Au fil des années, le couvent a disparu mais l’arbre est resté et la cloche gardée secrète.

Après la chute de l’arbre, la cloche a été emmenée à Newry et utilisée comme cloche de messe pendant quelques années, avant de disparaître. Grâce à la persévérance d’une soeur de la Miséricorde, elle a été retrouvée et restaurée dans la paroisse de Kilbroney en 1885. Elle est maintenant entreposée en toute sécurité derrière les barreaux dans une niche du transept sud de la belle église catholique à Rostrevor. Un percuteur externe est fourni afin que le doux son de cette cloche celtique puisse encore être entendu.

la cloche de Bronagh
Chacun sa route, chacun son chemin
Un magnifique chemin nous emmène de Rostrevor au coeur des Mourne Mountains. Il est intéressant de noter que pour des raisons de sécurité, cyclistes et randonneurs ne partagent pas le même chemin. Des panneaux informent lorsque des cyclistes arrivant de leur piste sont susceptibles de traverser notre chemin.
Un endroit dédié au pique-nique nous invite à un moment de repos au bord de Yellow River (« Rivière Jaune ») et à la dégustation des sandwiches préparés à notre intention par la cuisinière du Centre avant que les meilleurs marcheurs continuent le chemin prévu pour la journée, les autres partageront un moment de discussion avec l’une de nos guides.

Mercredi 30 mars

Départ en bus pour la ville médiévale de Downpatrick nommée ainsi en l’honneur du saint patron de l’Irlande. Nous visitons le Saint Patrick Centre qui abrite la seule exposition au monde retraçant son histoire. La boutique bien achalandée attire l’attention du visiteur qui trouvera non seulement des gadgets souvenirs mais aussi des livres, de l’artisanat de la région et il pourra aussi déguster les meilleurs scones que je connaisse à ce jour.

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Une première expérience pour la plupart des participant.e.s, un voyage en canoé sur la Quoile River empruntée par Saint Patrick lorsqu’il est arrivé en Irlande pour apporter l’Evangile et construire la première église à Saul en 432. 

John donne des indications précises concernant cette activité pour laquelle je ne me sens pas trop en sécurité dans un premier temps mais qui s’avèrera être une super expérience.

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Une Abbaye au charme légendaire
Construite autour des années 1200, l’Abbaye d’Inch était peuplée de moines des abbayes du Lancashire et d’Erinagh et ses bâtiments  comprenaient une église, des cloîtres, des réfectoires, une infirmerie et un fournil avec deux fours, signes d’une certaine richesse. Ce furent les premiers bâtiments en Irlande à utiliser l’architecture gothique avec ses fenêtres pointues par opposition au style roman arrondi qui était la norme à cette époque. Seule la fenêtre principale de l’église d’une hauteur de 7 mètres a résisté aux siècles. La vie monastique s’est poursuivie ici jusqu’en 1541. Cette abbaye a été utilisée comme lieu de tournage dans la série « Games of Throne » et chaque année, des milliers de touristes visitent les lieux.

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D’une église moderne sur la colline….
La journée se poursuit en direction de Saul avec visite de la belle église catholique au sein de laquelle se trouve l’une des reliques les plus anciennes d’Irlande, une partie de l’autel sur lequel Patrick a célébré l’eucharistie qui a été déplacée dans l’église actuelle pour assurer sa conservation.

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… au berceau du christianisme en Irlande
Lorsque Saint Patrick est venu en Irlande en 432, de forts courants ont balayé son bateau à travers le rétrécissement de marée de Strangford Lough, et il a atterri là où la rivière Slaney se jette dans le lac. A son arrivée, il a rencontré le chef local qui lui a donné une grange pour s’abriter. Et c’est à cet endroit qu’il a fondé sa première église. De ce lieu il a beaucoup voyagé pour porter le message de Jésus-Christ. Patrick est mort ici le 17 mars 461. Pendant plus de 300 ans après sa mort, il y avait une abbaye sur ce site avant d’être pillée et incendiée par les Vikings. Refondée au 12ème siècle en tant que prieuré augustinien, elle a été pillée au 14ème siècle. Le bâtiment actuel de l’église a été érigé pour commémorer le débarquement de Saint Patrick et inauguré le jour de la Toussaint 1933.

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Jeudi 31 mars

D’esclave à évangéliste
D’origine écossaise, alors âgé de 16 ans, Maewyn Succat aurait été enlevé par des pirates et envoyé en Irlande comme esclave. Après s’être enfui en France où il séjourna un certain temps, il se convertit au christianisme. Le pape Célestin 1er le renvoya sur la terre de ses anciens geôliers afin qu’il les convertisse. Dans ses prédications, Patrick utilisait le trèfle à trois feuilles pour expliquer le mystère de la Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit en un seul Dieu. Le trèfle est l’un des symboles de l’Irlande.

On l’aperçoit de loin
Un petit quart d’heure de montée quelque peu raide depuis le parking sera nécessaire pour arriver au pied de Slieve Patrick, monument imposant s’il en est un, mais impossible d’en connaître la hauteur ! Des scènes de la vie de Saint Patrick sont représentées sur des panneaux de bronze au bas de la statue de granit. Pour beaucoup de personnes, cet endroit signifie lieu de recueillement, pour d’autres c’est un site d’où on peut admirer le paysage à 360 degrés et respirer le grand air frais.
Il paraît que certains jours on peut même apercevoir l’Ecosse.

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Les premiers puits de guérison en Irlande
Autrefois considérés comme des lieux païens, Struell Wells est maintenant associé à Saint Patrick qui aurait béni les puits et passé des nuits debout dans l’eau en chantant des psaumes et des chants spirituels. Struell Wells a été un lieu de pèlerinage entre 1600 et 1840. Ses constructions, une église en ruine, deux bains publics et deux puits couverts sont alimentés par un ruisseau. La première référence écrite concernant ces puits date de1306 mais aucun des bâtiments actuels est antérieur à 1600.

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11 kilomètres sur un chemin enchanteur

Premier parc forestier d’État d’Irlande du Nord créé en 1955, Tollymore Forest Park d’une superficie de 630 hectares se trouve près de la petite ville de Newcastle au bord de la mer d’Irlande. Fière de sa plage de sable, elle vise à pouvoir se présenter comme « station balnéaire » de l’Irlande du Nord.

La magnifique rivière Shimna d’une longueur de 12 kilomètres, traversée par 16 ponts dont le plus ancien date de 1726, est une frayère pour le saumon et la truite. De leur côté, les sentiers nous emmènent de découverte en découverte : d’imposants chênes lièges, la tombe d’un roi datant de plus de mille ans, des cascades, un ermitage et plus encore.

Des scènes de « Game of Thrones » y ont aussi été tournées. C’est également au sein de cette forêt que des chênes ont été abattus et utilisés pour l’agencement intérieur du Titanic et bien d’autres paquebots.

Un ermitage construit dans le roc en 1777 par James Hamilton en mémoire de son ami John Montagu, marquis de Monthermer, domine la rivière.

La sortie de la forêt et la descente sur Newcastle nous offre une superbe vue sur la mer d’Irlande.

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Vendredi 1er avril, dernier jour d’une belle expérience

Au revoir Tobar Mhuire, très beau monastère, centre de retraite et de conférences moderne au sein d’un grand parc de soixante acres et les nombreux chemins qui sont aussi ouverts aux promeneurs qui peuvent être accompagnés de leur compagnon à quatre pattes.

Avant de monter dans le bus qui nous emmènera à Downpatrick pour une visite de la cathédrale et sur la tombe de Saint Patrick, nous, participant.e.s au JOURNEY 2022, entouré.e.s de nos super guides, recevons le « Farewell blessing » par le Père Tom.

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Elle mesure 4,7m de haut et pèse cinq tonnes
Taillée dans du granit de Mourne, différente de beaucoup d’autres croix de Saint Patrick, celle-ci est la réplique de l’une des plus anciennes croix hautes d’Irlande, l’original datant de la fin du VIIIe siècle.

La colline de Down, un lieu de culte et de prière depuis le cinquième siècle
La cathédrale de Down est un ancien site ecclésiastique dédiée à la Sainte Trinité, enregistrée pour la première fois au 12e siècle. En 1124, l’évêque de Down décida de réparer et d’agrandir la cathédrale. Endommagée en 1245 par un tremblement de terre, incendiée, reconstruite puis à nouveau détruite en 1539, il a fallu attendre 1778 que le fondateur méthodiste, John Wesley, décrive ce lieu comme une noble ruine.

En 1787, grâce à des subventions d’un montant de £1565, une reconstruction a débuté. Elle coûta £11’000 et la restauration en 1987, £600’000 ! Bon nombre de caractéristiques actuelles, y compris les bancs de loge historiques et l’orgue, datent de cette époque.

Saint Patrick a été enterré sur la colline de Down, probablement  là où se trouve la cathédrale. Pour remédier au fait qu’au début des années 1900, les pèlerins enlevaient la terre du lieu saint, une dalle de granit a été installée pour cesser cette pratique et un rocher marque le lieu de sépulture de l’apôtre de l’Irlande.

Une belle fin de découvertes

 Je ne saurais terminer ce beau parcours sans une visite de la superbe église catholique romaine de Down pour admirer entre autres les mosaïques représentant la vie de Saint Patrick et de très beaux vitraux.
 
Merci d’avoir eu la patience de me suivre dans cette belle aventure. Merci à Patric de son aide précieuse afin que mon blog voie le jour.
 
A bientôt.

Denise