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JE SUIS PARTOUT MAIS DIFFICILE A OBTENIR. LORSQUE JE SUIS MOUILLÉ, JE SUIS INVISIBLE. QUAND JE SUIS SEC, VOUS POUVEZ ME TENIR DANS VOTRE MAIN. JE PEUX FERTILISER OU STERILISER. JE PRESERVE ET JE DÉTRUIS. ON ME TROUVE DANS L’EAU MAIS JE VOUS DONNE SOIF. JE SUIS UN ROCHER MAIS VOUS ME CONSOMMEZ. TROP DE MOI VOUS TUERA. SANS MOI VOUS MOURREZ. JE SUIS UN PARADOXE, UN MYSTÈRE.

JE SUIS LE SEL.

Je découvre que si je veux visiter le Seasalt Centre, l’endroit où on « fabrique le sel », il faut que je m’y rende dans les jours qui viennent puisqu’il n’est ouvert au public que de juin à fin août.

Après consultation de leur site internet qui me donne quelques informations importantes, vérification des horaires de bus en direction de Bunacarry sur l’Ile d’Achill et en espérant qu’il n’y aura pas d’annulation – oui ça arrive – départ ce jeudi matin par le bus attendu à 10h20. Il arrivera 25’ plus tard, mais il est là. Normalement le trajet durera 1h10. L’écran annonçant les arrêts s’éteint quelques minutes plus tard mais par bonheur il va s’allumer à nouveau avant d’arriver sur Achill Island reliée à la grande île par un pont.

Bunacarry est annoncé mais le bouton pour demander l’arrêt indiqué à un croisement de route ne fonctionne pas. Il faut en essayer un autre pour que la conductrice qui a visiblement oublié son sourire à la maison s’arrête là où je le souhaite, mais l’arrêt ne correspond pas vraiment à ce qui était annoncé. Avant de descendre, je lui demande où le bus s’arrêtera au retour et elle m’indique un endroit qui ne ressemble en rien à un arrêt fixe. Mais bon, je vais tâcher de m’en souvenir.

Lorsque j’arrive au Seasalt Visitor Centre où la visite se fait sans guide, je réalise qu’il n’y a que des photos et une courte vidéo montrant le travail réalisé pour obtenir le sel que chaque personne connaît. Un responsable auquel je m’adresse en lui demandant pourquoi il n’y a personne au travail, il m’explique que si j’étais venue le jour précédent ou le lendemain j’aurais pu assister aux activités en direct. Merci monsieur.

Histoire du sel irlandais

Dans l’Irlande ancienne, la société des chasseurs obtenait tout le sel utile à leur santé par des jeux sauvages. La nécessité d’ajouter du sel à l’alimentation ne s’est fait sentir qu’au moment où les gens ont commencé des activités agricoles. Étant donné que la plupart des végétaux contiennent très peu de sel, les animaux herbivores ont besoin d’un supplément de sel et vont rechercher du sel à lécher. Au 10eme siècle avant Jésus-Christ, les Celtes européens ont découvert d’énormes roches salées dans différentes régions alpines et ont établi une culture minière de sel très sophistiquée. Ces anciens Celtes utilisaient le sel pour soigner des disfonctionnements mentaux, guérir des brûlures et ont perfectionné des méthodes de salage de viande.

Migrant toujours vers l’ouest, les Celtes arrivèrent finalement en Irlande où les plages au bord de l’océan rendirent le travail plus facile de trouver du sel, premier élément pour saler la viande de bœuf pour les propriétaires de terrains et le porc pour les pauvres, ce qui leur permettait de survivre durant l’hiver. De leur côté, les Druides utilisaient aussi le sel pour leurs rituels. Ils pouvaient par exemple déposer un bol de sel à côté du lit d’un défunt en guise d’offrande à Manannán mac Lir, dieu irlandais de la mer dont le nom de l’Île de Man aurait dérivé.

Les marées ont déposé du sel sur différentes plages que les gens ont nommé « salières », où l’eau devait s’évaporer dans la durée. Mais le climat irlandais n’étant pas assez chaud pour atteindre le degré d’évaporation nécessaire, des casseroles en fer étaient utilisées à cet effet.

Actuellement, l’Irlande importe la majorité de ses besoins en sel bien que la mine de Kilroot créée en 1965 par trois frères irlandais soit toujours en activité. Elle produit entre autres annuellement 500 000 tonnes de sel gemme à glacer pour les routes d’Irlande du Nord et de la Grande-Bretagne.

Retour à la tradition

Inspirée par la tradition oubliée depuis longtemps de la production du sel sur l’île d’Achill, c’est en 2013 que la famille O’Malley a commencé de produire du sel marin dans sa cuisine familiale. Trois ans plus tard, au vu de la demande toujours croissante, la famille a déménagé dans une installation sur mesure sur l’île d’Achill. D’une entreprise locale, la production a augmenté jusqu’à devenir une marque primée reconnue non seulement à l’échelle nationale mais a gagné la faveur du monde entier auprès de chefs professionnels ou d’amateurs qui en apprécient le goût. Ce sel de mer irlandais pur et naturel est récolté biologiquement à la main en utilisant un processus d’évaporation lent. Ses caractéristiques sont liées à la teneur élevée en minéraux des eaux sauvages de l’Atlantique de qualité A.

Le sel de l’île d’Achill est récolté à la main dans les eaux qui entourent l’île, au large de la côte ouest, en combinant des techniques traditionnelles et modernes. Le meilleur sel de l’océan est récolté au nord de l’île et ensuite il est passé dans une série de filtres afin d’ôter sable, algues ou autres particules présentes dans l’eau. Ensuite l’eau est chauffée dans un vacuum pour permettre des températures plus basses et obtenir finalement une solution de saumure salée qui sera transférée dans une cuve peu profonde où les cristaux de sel commencent de se former. Les cristaux de sel commencent à s’assembler pour créer de magnifiques flocons blancs de sel de mer.

C’est à la main que ces flocons sont placés sur des plateaux pour leur permettre de sécher. Ils seront alors prêts pour être emballés à la main, et à rejoindre la table du consommateur. Le sel d’Achill contient plus de 60 traces de minéraux, dont du magnésium, du potassium, de l’iode, du fer, du zinc et du sélénium.

En voyant ce travail accompli, le soin apporté à chaque geste, la manière de récolter, sécher puis emballer, m’a fait penser au travail accompli par les producteurs d’ananas, de mangues, voire d’autres fruits de TerrEspoir au Cameroun. Les plateaux sur lesquels les flocons de sel sont déposés sont semblables à ceux utilisés au Cameroun. La mise en sachets également !

Découvrir les environs de Bunnacarry

Mon prochain bus est programmé dans trois heures… Par bonheur, il fait beau, chaud – 22C – et très venteux. Je décide de m’aventurer sur le chemin menant je ne sais où. Très vite je me trouve au milieu de tourbières.

Après un bon kilomètre je retourne sur mes pas et me dis que j’ai encore beaucoup de temps. Un panneau indicateur annonce une jetée mais n’indique pas le temps qu’il faut pour y arriver. Montre en main, je me donne 25’ de marche le long d’une petite route goudronnée bordée de fleurs. Durant l’heure à venir je ne croiserai qu’une cycliste. A la jetée, quelques bateaux de pêcheurs et leurs filets montrent qu’il doit y avoir de l’activité à marée haute.

De retour au niveau du Seasalt Centre, je me dirige vers la grande route où je devrais reprendre mon bus. Être piéton le long d’une nationale n’est pas de tout repos mais je n’ai pas le choix. La soif se fait sentir et un pub est annoncé à un kilomètre. Chouette, je vais pouvoir me désaltérer et m’asseoir après 9km de marche. A ce moment précis je vois que le bus que je devrais prendre une heure plus tard est encore loin de Dooagh, sa destination finale. Je prévois une bonne demi-heure de retard par rapport à l’horaire. Arrivée à la hauteur du pub, déception. Il est fermé et n’ouvrira que 20 minutes plus tard, pour autant que ce soit la réalité.

Je m’installe sur le banc devant le pub. Une voiture arrive, un monsieur en descend et demande si le pub est ouvert. A ma réponse négative, il rejoint son épouse dans sa voiture. Je me permets alors de demander si par le plus pur des hasards ils allaient direction Achill Sound. Là au moins, il y a un supermarché et je pourrais acheter une boisson. Ils me font une petite place sur le siège arrière au milieu de vêtements, carte de l’Irlande, etc. Après cinq bonnes minutes de discussion, ils me demandent si je suis irlandaise…. C’est bien la première fois que cela m’arrive. En principe on me demande plutôt si je suis touriste, allemande ou française, voire hollandaise. Et là on découvre que nous sommes francophones. Ce sont des touristes marseillais qui sillonnent l’Irlande durant deux semaines.

Arrivés au village, ils me déposent, je les remercie et ils m’avouent avoir fait le détour pour me déposer. Ils repartiront dans l’autre direction… Merci à eux.

Étant donné que mon bus aura du retard, j’ai largement le temps d’acheter une boisson. Je m’assois sur un petit mur au bord de la route. Les rafales de vent étant très violentes, je décide de changer de place et cherche ma bouteille d’eau que je pense avoir mise dans mon sac lorsque tout à coup je la vois rouler au milieu de la route et de suite écrasée par les roues d’une voiture ! Fin des aventures de cette journée particulière.

BONNE ETOILE, vous connaissez ?

BONNE ETOILE a vu le jour en Irlande, dans le Comté de Mayo, en 2021, créée par Patric, rejoint ensuite par Philippe. Après plusieurs mois de démarches, de nombreux documents remplis, la commercialisation desdits produits a été autorisée. BONNE ETOILE fabrique des savons artisanaux, des soins pour le corps. Tous les produits sont faits à partir d’ingrédients végétaux et sans cruauté envers les animaux. Ingrédients durables et sans huile de palme, ils sont fabriqués à la main en petits lots dans le comté de Mayo. BONNE ETOILE est membre de la Guilde des artisans savonniers et articles de toilette. N’hésitez pas à visiter son site www.bonneetoilesoap.com.

Philippe et Patric sont régulièrement présents sur des marchés dans les comtés de Mayo et Galway, parfois en extérieur, parfois en intérieur. C’est un bonheur de voir que bien des clients reviennent acheter les produits qu’ils apprécient ou alors se rendent sur les marchés suite aux annonces sur les réseaux sociaux. Plusieurs magasins vendent aussi les produits BONNE ETOILE.

Depuis quelques mois déjà, certains produits BONNE ETOILE sont en vente en Suisse auprès de Nadiège Carda, thérapeute à Bulle. Vous pouvez prendre contact directement auprès d’elle afin de connaître la liste des articles disponibles.
Nadiège peut vous faire parvenir les produits commandés par envoi postal dans toute la Suisse, ou vous pouvez les récupérer sur rendez-vous au centre thérapeutique Obsidienne à Bulle. Son contact : 079 275 71 62.

Et à part BONNE ÉTOILE ? 

La petite famille composée de deux humains, un beau Basenji nommé Koda, adopté il y a deux ans à l’âge de neuf mois et de trois chats noirs, Galen et Selma sauvés de l’abandon au bord du lac Mask et Zéphyr sauvé de la noyade dans la rivière Carrowbeg à Westport. Deux adorables lapins nains, Yuki et Timothy habitent également depuis trois mois dans une nouvelle maison à environ 60km de chez moi.

Cette nouvelle habitation répond à leurs besoins puisque Patric peut maintenant recevoir ses clients pour les séances de massage dans une pièce accueillante.

Une autre pièce est aménagée pour les produits BONNE ETOILE. De son côté, Philippe est à l’aise pour donner ses cours d’anglais ou de français en ligne pour autant qu’internet ne coupe pas ! Pour aller chez eux, il me suffit de prendre un bus qui me déposera 40’ plus tard dans la petite ville de Ballinrobe et de là il faudra encore parcourir 12km en voiture pour atteindre leur lieu de vie. A noter qu’il n’y a que cinq bus par jour en semaine et trois le dimanche et jours fériés, donc il faut bien s’organiser.

Nouvelles de mes défis

Comme mentionné dans mon dernier blog, je me suis engagée à marcher au minimum 5km par jour pour deux associations : les enfants de la rue au Rwanda au travers d’un projet de DM et les enfants atteints de la maladie «peau papillon». Après un mois de juillet très calme au niveau marche, au moment où je rédige ces lignes, j’ai parcouru 700km dans ma région. Actuellement la nature est magnifique alors que les arbres passent du vert au doré puis nous permettent de marcher sur de très beaux tapis feuillus. La vigne vierge recouvrant de nombreux murs est superbe !

Si tout va bien, je continuerai de marcher pour deux autres projets en 2024, l’un en Irlande, l’autre en Suisse. Plus d’information fin novembre-début décembre. D’ici là, prenez soin de vous et si vous ne l’avez pas encore fait, merci de vous abonner.

Amicalement.

Denise