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Des retrouvailles après une quarantaine d’années

Le but de mon voyage au-delà de la mer d’Irlande était de revoir Edna, une ancienne collègue et non moins amie du Zaïre établie dans la magnifique ville de Bath dans le Sommerset en UK.

A 1h15 de route de chez moi, le petit aéroport régional de Knock assure des liaisons avec la GB et en particulier en direction de Bristol, deux fois par semaine, en 1h10 de vol.

L’aéroport de Bristol est comparable à celui de Zurich par rapport à sa superficie alors que celui de Knock ressemblerait plutôt à celui de la Blécherette près de Lausanne.

Après une nuit dans une chambre réservée près de l’aéroport, je décide de visiter Bristol avec comme but premier, marcher jusqu’au Clifton Suspension Bridge mais aussi découvrir un peu de cette ville, sans bagages… Je me rends donc à la gare historique Bristol Temple Meads dite l’une des plus importantes du pays. Le nom réfère aux restes de l’église construite par les Templiers au XIIe siècle. Je cherche l’endroit prévu pour déposer ma petite valise, mais j’apprends que pour des raisons de sécurité, il y a longtemps que les casiers pour les bagages ont été supprimés…

Je repars avec ma petite valise bleue à roulettes tout en réfléchissant à une potentielle solution.

Après quelques centaines de mètres, la belle St Mary Redcliffe Church me tend les bras. Il me suffit de monter quelques marches pour y accéder. A la vue de ma valise, la petite dame de l’accueil risque la crise cardiaque : pour raison de sécurité, on ne peut entrer dans cette église avec une valise. Je demande toutefois la permission de prendre rapidement quelques photos de l’intérieur et repars déçue. C’est finalement la réceptionniste d’un hôtel à qui je raconte mon histoire et surtout le souhait de voir le pont suspendu qui accepte de prendre mon bagage en charge, gratuitement. Merci Madame.

La cathédrale de Bristol

Une petite visite de la cathédrale anglicane de la sainte et indivisible trinité s’impose. Elle a été fondée en 1140 par un officier royal local, Robert Fitzharding, sous le nom de St Augustine’s Abbey. Comme son nom l’indique, le monastère était habité par des chanoines Augustiniens.

S’il ne reste aujourd’hui que quelques vestiges de l’église abbatiale d’origine, d’autres édifices ont été érigés sur le site entre 1148 et 1165. Au cours des siècles des constructions ont vu le jour, entre autres la façade occidentale avec ses tours jumelles dont les travaux se sont achevés en 1888.

L’édifice mesure 91,4 mètres le long de l’extérieur et 87 mètres à l’intérieur, la nef 38 mètres et la hauteur de la voute 16 mètres.

Le pont suspendu de Clifton

Quelques kilomètres de marche le long de la rivière Avon qui marque la frontière entre les comtés de Gloucestershire et Somerset et une montée genre Petit-Chêne à Lausanne mais nettement plus longue, me voici enfin arrivée sur ce pont suspendu à chaînes. Si le passage est gratuit pour les piétons, les cyclistes et les cavaliers, les automobilistes sont invités à payer £1 qui sert à son entretien.

La construction a débuté en 1754 et s’est achevée 33 ans plus tard. Le jeune ingénieur innova­teur Isambard Kingdom Bruel était âgé de 24 ans lorsqu’il a été désigné pour ce projet issu d’un concours.

De Bristol à Bath

Des bus confortables transportent les voyageurs de Bristol à Bath en un peu moins d’une heure.

Ce qui m’a frappée dans un premier temps en arrivant à Bath, ville classée au patrimoine mondial, ce sont les bâtiments qui se reflètent par leur couleur or-crème car construits avec la pierre de Bath, calcaire oolithique composé de fragments granulaires de carbonate de calcium. Cette pierre a été utilisée comme matériau de construction à travers le sud de l’Angleterre tant pour des maisons, des églises et des bâtiments privés ou publics comme les gares ferroviaires.

Quand on réserve une chambre à distance raisonnable du centre-ville, on ne sait pas forcément que la montée sera longue et que les trottoirs sont pavés sur tout le parcours. Les roues de la valise vont-elles résister aux secousses ? De là-haut, une magnifique vue s’ouvre sur les toits de la ville.

Des retrouvailles après une quarantaine d’années

Il aura fallu près de quarante pour nous revoir ! Quel bonheur de nous retrouver ! On va dire qu’on a un peu changé, mais pas tant que ça puisque nous nous sommes reconnues. Ce fut l’occasion de nous rappeler de nombreux souvenirs au pays de Mobutu, pour moi de 1972 à 1977. Si nous n’avons pas refait le monde, ces heures passées ensemble nous ont aussi permis d’échanger sur ce que la vie nous a permis de vivre ou de construire là où nos pas nous ont portés.

Merci à Edna et à sa sœur Kathleen, sans oublier leur adorable loulou, pour leur accueil dans leur foyer à Paulton, petit village dans la campagne du Somerset.

Wells et sa cathédrale

Malgré ses dix mille habitants, Wells dans le Somerset, a le statut de city grâce à sa cathédrale qui est le siège de l’évêque de Bath et Wells. Construite entre 1175 et 1490, elle a été décrite comme « la plus poétique des cathédrales anglaises ». Elle est la première cathédrale anglaise a avoir été construite dans le style gothique. Ses magnifiques « arcs en ciseaux » soutenant la tour centrale ont été ajoutés en 1338 après que le poids d’une nouvelle flèche au sommet de la tour a été sujet à un effondrement total.

On peut admirer la célèbre horloge Wells considérée comme le deuxième mécanisme d’horloge le plus ancien de Grande-Bretagne.

Selon des experts, le fenêtre Jesse serait l’un des plus beaux exemples de vitraux du XIVe siècle en Europe.

L’Abbaye Saint-Pierre de Bath

Fondée au 7e siècle, réorganisée aux Xe, XII et XVIe siècles, elle est une église anglicane et un ancien monastère bénédictin. Elle en impose avec ses 69m de long, 24 de large. La tour principale mesure près de 46 de hauteur. Elle possède un plan cruciforme avec une capacité de 1200 personnes et accueille plus de 400’000 personnes chaque année.

L’une des caractéristiques les plus frappantes de cette abbaye est la façade ouest qui présente une immense fenêtre en arc et des sculptures en pierres complexes. De chaque côté on peut voir des échelles avec des anges qui montent et descendent. L’évêque de Bath, Oliver King, pourrait avoir imaginé ce design suite à un rêve qu’il avait fait d’anges qui montaient et descendaient au-dessus de lui. Ces échelles peuvent également nous rappeler le passage biblique « L’échelle de Jacob » ou « Le songe de Jacob » dans le livre de la Genèse.

Elle est aussi l’un des lieux de culte les plus importants du sud de l’Angleterre qui se démarque des autres abbayes par 52 magnifiques vitraux.

Classifié en grade 1, cet édifice est reconnu et protégé pour son aspect historique et architectural, en particulier pour ses voûtes en éventail. Un monument listé ne peut être démoli, altéré ou agrandi sans une permission spéciale des autorités locales compétentes en matière d’urbanisme qui elles dépendent d’instances nationales.

Les bains romains

A quelques pas de l’entrée de la cathédrale se trouve le complexe des thermes de Bath, site de baignade publique romain bien conservé et d’intérêt historique de cette ville. Les visiteurs peuvent visiter le musée et les thermes mais n’ont pas accès à l’eau. Ces bains étaient autrefois considérés comme un traitement de maladies chroniques. Ses sources sont les plus chaudes du Royaume-Uni. Ce complexe thermal avait été conçu pour répondre aux besoins des populations locales et des pèlerins qui voyageaient à travers l’Empire.

Le musée abrite des objets datant de l’époque romaine, entre autres des pièces de monnaie romaine. La tête en bronze doré de Sulis Minerve découverte en 1727 qui est l’un des trésors de la Bretagne romaine y est visible. On peut aussi voir la tête d’un homme, reconstruite au-dessus de son squelette !

Je ne saurais terminer mon bref séjour dans le Somerset sans une longue balade le long de l’Avon longue de 121 km, classée 19e des cours d’eau britanniques, mais à vol d’oiseau, il n’y a que 31km qui séparent sa source de l’estuaire de la Severn.

Ce voyage s’est déroulé fin mars. Les arbres étaient en fleurs. Juste magnifique !

Anecdotes de voyage

Commander un billet d’avion

Pour la première fois, je fais une réservation en ligne auprès de la compagnie irlandaise RYANAIR, compagnie lowcost, au départ du petit aéroport régional de Knock. Comme on le sait, à la base les vols sont bon marché. Parmi les petits ajouts proposés, c’est le payement de € 7 afin de pouvoir embarquer prioritairement, proposition à laquelle je renonce vu que de toute manière ma place est réservée. Lorsque l’hôtesse appelle les passagers prioritaires, presque tout le monde se lève et fait la queue. Seule une poignée de personnes n’ont pas payé le surplus ! Lorsque tout le monde est à bord du bus nous emmenant au pied de l’avion, nous sommes appelés à notre tour et nous nous retrouvons juste devant les portes, ce qui nous permettra en fait d’être les premiers à monter à bord. Moralité : inutile de payer un supplément ! C’est très biblique, les derniers seront les premiers.

Arrivée à Knock en provenance de Bristol, UK

Le vol est annoncé pile à l’heure et arrivera à 10:30. Chouette, je vais pouvoir prendre mon bus dont le départ est prévu à 10:58. A 9:15 tout le monde est assis, ceinture de sécurité bouclée, mais rien ne se passe. Il faudra attendre 9:40 pour entendre le bruit des moteurs… Je me fais une raison, je raterai mon bus et devrai attendre 3 heures pour le suivant avec changement à Claremorris. Pourtant, à 10h40 l’avion s’arrête à quelques dizaines de mètres de la porte d’entrée de l’aérogare. Le temps de passer le contrôle des passeports, le tapis roulant distribue déjà les bagages. Mon bus est là !

Ah ! L’avantage de pouvoir utiliser un aéroport régional ! Dommage que les vols Knock-Genève ou Zurich n’existent pas.

Défi « Hommage à Tipi »

Au moment où je termine cet article, j’ai dépassé les 1050 km et mon but est maintenant d’atteindre les 1300 km d’ici fin juin, date limite de mon projet. Je me suis donc engagée à verser €1 pour chaque kilomètre parcouru, somme qui sera partagée entre l’Ecole de chiens guides de Brenles (CH) et celle de Cork en Irlande comme participation à la formation d’un chien guide.

Si vous souhaitez vous joindre à ce défi, merci de me le signaler. Je vous donnerai alors les informations utiles. Votre participation sera ajoutée à la mienne. Un chaleureux merci d’avance.

Denise