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Croagh Patrick, la montagne sacrée de l’Irlande

Connu sous le nom de Cruach Phadraig en irlandais et localement sous le nom de The Reek, Croagh Patrick était autrefois boisé et connu sous un ancien nom païen, Cruachán Aigle ou Eagles Mountain bien avant son lien avec Saint Patrick patron de l’Irlande. Croagh Patrick aurait été une des premières montagnes de pèlerinage païen depuis environ 3 000 avant Jésus-Christ, célébrant en particulier les fêtes païennes du solstice d’été et la fête des récoltes de Lughnasadh (Halloween) aux alentours du 1er août. Saint Patrick qui n’était pas le premier pèlerin, y aurait jeûné pendant 40 jours, à l’occasion du Carême, en l’an 441 après Jésus-Christ.

Lorsque je vois sur d’anciennes photos de l’état du chemin menant de Murrisk au sommet, je ne peux qu’être en admiration devant les personnes qui l’ont emprunté depuis des siècles ! Au fil du temps, le sentier d’origine s’est encore détérioré et est devenu dangereux. Il fallait intervenir.

2 photos tirées du livre de Harry Hughes « Croagh Patrick, A place of pilgrimage, a place of beauty »

Vers la guérison de Croagh Patrick

Durant plus de trois années, des bénévoles ont travaillé dur afin de rendre accessible à toute personne, quel que soit son âge, est-il précisé, le chemin rocailleux menant à Croagh Patrick. Il voit chaque dernier dimanche de juillet des milliers de personnes qui en font l’ascension et participent à la messe organisée pour les pèlerins. Certaines personnes parcourent pieds nus les 750m de dénivelé.

Le travail a débuté en décembre 2020. Des milliers de tonnes de rochers et de terre ont été ôtées de la montagne afin de la rendre accessible et prévenir l’érosion. Le chemin commence à la hauteur de la statue et mènent à l’église au sommet du Reek qui marque l’apogée d’années de travail physique d’une équipe qui a fait des centaines de montées durant les trois dernières années.
Ils ont terminé ce que beaucoup considéraient comme impossible – la construction d’un sentier large de deux mètres sur une longueur de quatre kilomètres, travail effectué par quatre hommes de la région : Frank McMahon, Tulio d’Jesus, Bernard Burke et David Doyle ont œuvré sous la direction de l’Ecossais Matt McConway qui a plus de trente ans l’expérience dans ce genre de travail. Aucune machine n’a été utilisée, pas de ciment, mais des pioches, des pieds de biche, des marteaux à morceaux, des pelles et leurs forces. “Au départ, nous ne pensions pas pouvoir achever ce travail, mais nous nous sommes surpris nous-mêmes” dit Mr McMahon. “De novembre à mars, les tempêtes se succèdent et il fait assez froid. Il y a de la neige, la grêle s’abat sur nous et il n’y a aucun endroit pour se réfugier”. Durant l’été, les hommes ont travaillé de lundi à jeudi, sans arrêt, de 7h à 17h et ont eu trois jours pour se reposer. Désormais le nouveau chemin est beaucoup plus sûr pour atteindre le sommet. Toute personne qui a emprunté le chemin auparavant sait combien il était glissant, ses cailloux se dérobant sous les pieds des marcheurs. Maintenant le sol est solide et adieu aux pierres qui roulent. Grâce à la largeur du chemin, plus personne ne devrait marcher n’importe où comme cela s’est fait jusqu’à maintenant. Il devrait prévenir l’érosion et permettre à la végétation de pousser. David Doyle sera responsable du maintien en bon état du chemin inauguré fin avril 2024 et s’assurera que tout le travail n’a pas été fait en vain. Cet énorme travail a coûté environ €600’000, 80% assurés par le Department of Rural and Community Development et 20% par le Comté de Mayo.

I nearly climbed Croagh Patrick

En ce lundi ensoleillé et pour rendre hommage à tous ces bénévoles, j’ai décidé de me mettre en route, avec tout le nécessaire pour une telle randonnée. Me croirez-vous si je vous dis que les marches se comptent par milliers ? De nombreuses personnes m’ont dépassée au pas de course, d’autres en mode descente m’ont croisée en me souhaitant une bonne randonnée et me disant « take your time ».

Après trois heures d’effort et à une centaine de mètres du sommet j’ai malheureusement dû faire demi-tour, nauséeuse et au bord de l’épuisement… Mais quelle vue que ce soit sur Clew Bay ou de l’autre côté de la montagne ! Y aura-t-il une deuxième tentative ? A voir. Par contre, je confirme que le travail effectué est grandiose. Merci à tous ces bénévoles !

Blacksod Lighthouse

80 phares ont été construits tout autour des côtes irlandaises, tout d’abord pour aider les bateaux qui se déplaçaient dans des eaux dangereuses. Aujourd’hui, ils sont encore utilisés par les marins pour déterminer leur position et s’assurer des voyages en toute sécurité.

En automne dernier, j’ai eu le privilège de visiter le seul phare carré d’Irlande, celui de Blacksod, situé à l’extrémité sud de la péninsule de Mullet, dans le Comté de Mayo. Construit en 1864, il est connu pour son rôle dans le changement du cours du débarquement en 1944 et finalement de la Seconde Guerre Mondiale. Un bureau de poste fonctionnait autrefois derrière ses volets verts.

Le phare devait être un bâtiment crénelé de plain-pied avec une tour de deux étages au centre. Le granit utilisé provient de la carrière située près du phare. Il a été illuminé pour la première fois le 30 juin 1866 et électrifié en mai 1967.

En novembre 1933, Ted Sweeney a été nommé gardien de Blacksod. De 1969 à 1972 il assura la tâche de postier du premier bureau de poste qui se trouvait dans un phare opérationnel. Blacksod a aussi servi de station météorologique jusqu’en 1957. Étant un des postes d’observation les plus avancés dans l’Atlantique, il était précurseur dans l’évolution du temps. C’est d’ailleurs le rapport météo du 4 juin1944 qui a influencé le Jour J du débarquement prévu pour le 5 juin, les conditions atmosphériques étant vraiment très mauvaises. Le chargé de la météo a conseillé au général Dwight D. Eisenhower de retarder d’un jour la journée du débarquement pour profiter d’une accalmie le 6 juin. S’il avait eu lieu à la date prévue, il est certain que l’événement aurait été un désastre au vu des conditions défavorables.

Il est aujourd’hui opérationnel et sert de station de ravitaillement pour les équipes de recherche et de sauvetage. Le phare qui était autrefois une maison familiale a ouvert ses portes au public en 2021 et propose des visites guidées, la possibilité d’escalader sa tour et franchir par une très petite porte la petite terrasse permettant d’admirer une vue à couper le souffle, en particulier sur l’Ile d’Achill.

Mon coup de cœur

Le 10 avril, j’ai eu la chance de voir un couple de cygnes commencer la construction de leur nid. Après 42 jours de couvaison, ce sont huit cygneaux qui ont vu le jour au bord de Westport Lake. Deux autres familles cygnes ont accueilli cinq et neuf petits qui grandissent à une allure impressionnante.

Mon défi kilomètres

D’ici la fin du mois de juin, j’aurai accompli environ 1600 km sur les chemins irlandais. Je me réjouis de pouvoir participer financièrement et à mon niveau à ces deux projets qui me tiennent à cœur :

The Granby Centre, une des six Lifehouses gérées par l’Armée du Salut à Dublin et que j’ai visitée au mois de mai. Arrivée sans rendez-vous, j’ai été très bien reçue par une des responsables qui a pris du temps pour me montrer les parties communes de la maison. Ouvert en 1994, ce centre est spécialisé pour accueillir 101 hommes ou femmes de tout âge, voire des familles avec enfants, pour de courts ou longs séjours. Les résident.e.s peuvent aussi compter sept jours sur sept sur l’aide d’un médecin, d’une infirmière et même d’un podologue. Des repas chauds sont servis chaque jour et de simples sandwiches sont également offerts à des gens de passage.

La même somme sera versée comme participation à l’aménagement du gîte El Jire dans le rural de la cure de Montpreveyres (VD), sur le chemin de St-Jacques de Compostelle. Si vous aussi souhaitez soutenir ce projet, voici le lien qui vous dira tout : https://eljire.weebly.com

Mes deux projets pour le deuxième semestre 2024 sont :

La Fondation TerrEspoir basée à Bussigny près de Lausanne, créée en 1992, au service du commerce équitable entre la Suisse et l’Afrique. Elle soutient des groupements de petits cultivateurs camerounais à travers la commercialisation de leurs produits. Elle vise à améliorer les revenus et les conditions de vie des producteurs du Sud par une juste rémunération de leur travail. Vous souhaitez en savoir plus sur cette Fondation et la soutenir ? Voici leur site internet https://www.terrespoir.ch/

The Donkey Sanctuary à Liscarroll dans le comté de Cork a été fondé en 1987. Il prend soin d’ânes négligés et abandonnés dans toute l’Irlande. Sont aussi au cœur de leur engagement les ânes et les personnes qui en dépendent pour leur subsistance ou pour les aider à faire face à des défis physiques, mentaux et émotionnels.

Un grand merci pour vos promesses de dons ou versements pour ces deux projets. Amicalement. Denise