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Durant ces dernières années, mon bus s’est arrêté de nombreuses fois dans la petite ville de Ballinrobe, à 40 minutes de voyage depuis chez moi. Une ville qui au premier regard ne m’intéressait pas. Je la trouvais sombre, sans vie. Il faut préciser que c’était en général en fin de journée ou le dimanche. Aucun éclairage des quelques boutiques de la rue principale pour attirer le regard et quelques maisons apparemment abandonnées ne donnaient pas envie de s’y balader.

Quelques semaines plus tard, j’ai voulu en savoir plus et en ce début de décembre, en pleine journée, je découvre une ville différente, animée et des vitrines décorées pour Noël.

Cette petite ville considérée comme la plus ancienne du comté de Mayo date de 1390. Elle s’est développée comme un centre économique important après que le roi Jacques ait accordé une charte royale en 1606 pour les foires et les marchés. L’ancienne Market House date de 1752. Fermée en 2009, cette bâtisse est aujourd’hui désaffectée mais la boîte aux lettres du quartier fixée sur son mur est toujours en fonction.

L’Eglise catholique romaine Saint Mary’s a été construite en 1853. Ses vitraux réalisés par Harry Clarke né à Dublin avait fait son apprentissage auprès de son père, décorateur d’églises, représentent des scènes de la vie du Christ, de la Vierge Marie ainsi que de huit saints irlandais. L’artiste de vitraux et illustrateur de livres irlandais était né à Dublin et était une figure de proue du mouvement irlandais des arts et métiers. Harry Clarke a aussi réalisé une commande pour une fenêtre du Centre William Rappard à Genève. Il est décédé de la tuberculose à l’âge de 41 ans, laissant derrière lui un catalogue d’œuvres achevées.

L’Abbaye augustinienne, premier couvent augustinien aurait été fondé vers 1312 par Elizabeth Clare, petite-fille du roi Edouard 1er. L’histoire dit qu’elle l’a construit pour célébrer la naissance de son premier fils William mais une histoire non publiée dans les archives augustiniennes dit qu’elle a été fondée en 1337 par un certain Roger Taaffe. L’Abbaye a survécu jusqu’à la fin du XVII siècle et la messe aurait été célébrée jusqu’en 1692. L’église en ruine est entourée d’un cimetière. A ma grande stupéfaction et tristesse, j’ai découvert que c’est un endroit visité par des personnes irrespectueuses qui n’hésitent pas à considérer ce lieu comme dépotoir.

L’ancienne église paroissiale de l’Eglise d’Irlande louée par le conseil du comté au début des années 1990 abrite aujourd’hui la nouvelle bibliothèque locale qui a ouvert ses portes en 1996 dans un bâtiment rénové.

Le long de la rivière Robe

En arrivant à Ballinrobe, le regard est attiré par l’antenne téléphonique construite en 1984. À quelques mètres de là, un poteau indicateur annonce le Bowers Way que je décide de suivre tout en tenant compte du temps à ma disposition afin de ne pas rater ma correspondance, sinon je devrai attendre trois heures pour mon prochain bus.

En face de l’antenne et à quelques dizaines de mètres de la route principale, un petit «avion souvenir» m’intrigue. La plaque commémorative informe que le 21 septembre 1935, Felix Waitkus, Américain-Lituanien né le 20 juin 1907 à Chicago, a décollé de New York à bord du Lockheed L-5BVega, à destination de Kaunas en Lituanie. Le 22 septembre, après un vol de 21 heures dans des conditions atmosphériques extrêmes, le pilote a dû atterrir dans un champ proche de Ballinrobe. Felix Waitkus a été le seul pilote à traverser l’Atlantique en solitaire et le sixième dans l’histoire de l’aviation jusqu’en 1935. Il est décédé à Wiesbaden, en Allemagne, en juillet 1956.

Le Bowers Way peut nous emmener jusqu’au lac Mask, destination non atteinte pour des raisons de temps. En cette fin d’année, il n’y a plus de fleurs, les oiseaux se font rares, mais le chemin n’en est pas moins beau, qu’il soit ensoleillé ou que le brouillard se soit invité. Il peut aussi arriver qu’après de fortes pluies, rivière et champ se rencontrent. Quelques belles chutes d’eau animent le calme de la rivière. Sur plus d’un kilomètre, le passage dans le bois de Creagh me fait penser à une cathédrale. Parfois, des panneaux rappellent aux promeneurs leurs obligations de tenir les chiens en laisse et de ramasser leurs crottes.

J’aime découvrir de nouveaux horizons et lors de mes promenades, l’envie de savoir ce qu’il y a après le contour, derrière la colline ou au-dessus de ma route, mais là, les marches me sont inaccessibles. En effet, sans barrière ou autre moyen de me sécuriser, je renonce à mon grand regret.

Lough Accorymore sur l’île d’Achill

Dooagh, c’est le terminus de la ligne de bus sur Achill Island. C’est aussi dans ce village que se trouve le restaurant le plus à l’ouest du continent.

Le long de la route menant à Keem Bay, un panneau annonçant le lac Accorymore ainsi que la station de traitement des eaux me titille. Aucune indication du nombre de kilomètres pour y arriver n’y figure mais je vais tenter ma chance et je verrai bien s’il est joignable à pied dans un temps raisonnable. Et je ne le regretterai pas ! De la petite route goudronnée, il y a une magnifique vue sur la baie et sur Dooagh.

Je ne croiserai ni voiture ni humain, mais je verrai quelques moutons surpris de voir une bipède. Comme d’habitude, les moutons ne craignent pas les voitures mais partent en courant lorsqu’ils voient des marcheurs ! Je les rassure en leur parlant et en leur disant qu’ils ne risquent pas de finir dans mon assiette. Pas sûre qu’ils soient rassurés !

Tout à coup, je n’en crois pas mes yeux. Le lac annoncé est là, reflétant la couleur ocre des montagnes alentour est bien caché dans son petit fer à cheval. Superbe ! Je ne suis pas prête d’oublier ce moment magique. La question que je me pose : montrera-t-il une autre couleur en fonction de la météo ? Il faudra que j’y retourne dans quelques mois et par grand beau temps.

Mon défi de juin à décembre 2023

Au moment où j’écris ces lignes j’ai parcouru plus de 1300km et j’espère atteindre les 1450, voir 1500 d’ici au 31 décembre. Comme mentionné dans mon dernier blog, pour chaque kilomètre parcouru, je mets €1 dans la cagnotte. Au 31 décembre, les deux projets recevront la moitié de la somme. Si vous aussi souhaitez participer à mon défi, vous pouvez verser votre don sur mon CCP 10-85151, IBAN CH82 0900 0000 1008 5151 0 avec la mention «défi km» et m’en avertir par mail. En effet, je ne suis au courant des versements qu’à partir du 10 du mois suivant. Les montants reçus seront évidemment ajoutés à mes kilomètres.

Pour rappel, voici mes deux projets :

CPAJ : Centre Presbytérien d’Amour des Jeunes au Rwanda, soutenu par DM et créé pour venir en aide aux enfants les plus vulnérables. Le Centre accompagne en particulier les enfants de la rue et les filles-mères souvent livrées à elles-mêmes.

Avec le soutien de DM, le CPAJ situé à Kigali, s’engage pour 

  • La réhabilitation physique et psycho-affective des filles mères
  • Leur réintégration familiale, sociale, scolaire et professionnelle
  • Leur accompagnement dans leur rôle de mère
  • 40 filles-mères sont accompagnées
  • 30% retournent à l’école
  • 70% suivent une formation professionnelle

Le CPAJ développe une approche pour accompagner les enfants et jeunes en rupture dans leur réinsertion, tout en veillant à la promotion de leur bien être et à garantir au maximum l’égalité des chances pour construire un avenir meilleur. Un suivi régulier et de proximité de chaque enfant permet d’éviter les situations d’échecs et de décrochage scolaire.

photo DM

photo DM

photo DM

photo DM

photo DM

DEBRA Ireland accompagne les familles dont l’enfant souffre de la maladie Papillon. L’aide va de l’achat de chaussons de soie, de coussins thérapeutiques, de couvertures, draps de lit, visite dans le foyer de l’enfant, formation de personnel médical jusqu’à l’achat d’un fauteuil roulant. Un soutien indispensable pour améliorer le bien-être de l’enfant et diminuer sa souffrance.

photo DEBRA

photo DEBRA

Les résultats kilométriques et le montant offert à chaque association vous seront communiqués fin janvier prochain. Merci à vous qui avez déjà versé votre participation ou avez fait une promesse de don.

Défi janvier à juin 2024

Dans la mesure du possible, je souhaite continuer de marcher pour deux associations, en Suisse et en Irlande, que je vous présente brièvement aujourd’hui.

Le gîte El Jire, lieu d’accueil pour les pèlerins et les marcheurs situé à Montpreveyres dans le canton de Vaud, à la croisée du chemin de Compostelle, du Sentier des Huguenots et de la Via Francigena. Les responsables rêvent d’accueillir les marcheurs et marcheuses dans les meilleures conditions possibles en construisant un nouveau gîte de huit lits dans les combles de la cure.

photo El Jîre

photo El Jîre

Les Centres résidentiels de l’Armée du Salut à Dublin

Ces centres au nombre de six dans la capitale sont connus sous le nom de Lifehouses (Maisons de Vie). Des personnes sans domicile fixe sont chaleureusement accueillies, comme William qui a vécu dans la rue durant plus de 35 ans. Il avait grandi dans un orphelinat avant d’être placé dans une famille à 18 ans dans laquelle il est resté deux ans puis diagnostiqué schizophrène à 21 ans. Son accueil dans une Maison de Vie après des années vécues entre auberges et hôpitaux, lui a permis de trouver espoir en l’avenir et confiance en l’être humain. En soutenant ces Maisons de Vie, des personnes alors sans espoir, voient enfin la lumière au bout du tunnel.

Merci à vous qui avez pris le temps de me lire, de découvrir quelques-unes de mes expériences. Je vous souhaite de vivre de belles fêtes de NOËL et une belle année 2024.

Avec toute mon amitié.

Denise

Courriel : denise47goetz@yahoo.fr