Ce n’est un secret pour personne, les transports publics irlandais ne sont pas autant développés qu’en Suisse. La preuve, si vous souhaitez vous rendre à Dublin depuis Westport, vous n’aurez que quatre trains par jour dans un sens comme dans l’autre. Il est nécessaire de réserver son siège par internet afin de vous assurer une place assise, sinon vous prenez le risque de rester debout durant les 3h20 que dure le voyage. Les trains sont confortables et partent à l’heure. La gare de Westport étant très petite, le voyageur ne se pose pas la question de savoir de quel quai le train va partir… il n’y en a qu’un ! Par contre, à Dublin, ce n’est qu’à environ 15’ du départ que le quai sera affiché. A noter que la consommation d’alcool est interdite dans les trains.
Je vous invite à me suivre dans mon périple de 2,5 jours dans les rues de la capitale parcourues à pied, soit un total de 41km.
Un voilier pour sauver des vies
Ma première visite fut celle du Jeanie Johnston, un trois-mâts de 47m de long amarré au bord de la rivière Liffey. Il est une réplique exacte d’un voilier qui a sauvé près de 2500 Irlandais en les aidant à émigrer à l’époque ou le pays était frappé par une famine jamais vécue auparavant. Mais on compte un million d’Irlandais qui ont fui leur pays. Alors que le navire original était fait de chêne du Québec et de pin d’Oregon, celui-ci est fait avec du bois des forêts irlandaises.
Construit en 1847 au Québec pour le transport de marchandises, il a finalement transporté des hommes, des femmes et des enfants fuyant la famine. Seize traversées ont été effectuées entre 1848 et 1855 reliant Tralee et le Canada et revenait avec du bois. En 1858, alors qu’il transportait du bois, le bateau a commencé à prendre l’eau, l’alourdissant à tel point qu’il coulait lentement. L’équipage s’est attaché au mât durant neuf jours exténuants et ses membres ont finalement été secourus par un navire hollandais, le Sophie Elizabeth peu avant que le Jeanie Johnston coule.




Le Famine Memorial
Nul ne peut être insensible à cette œuvre émouvante et difficile créée en 1997 par le sculpteur dublinois Rowan Gillepsie qui immortalise des visages déchirés par la faim et la douleur des milliers d’Irlandais touchés par la Grande Famine de 1845 à 1849. Ce mémorial très cher aux Dublinois que l’on voit sur le Custom House Quay permet de garder en mémoire l’Histoire qui a façonné l’Irlande.


Kilmainham Goal
L’alimentation journalière des prisonniers se composait de soupe, de lait et de pain et une bougie tous les quinze jours pour s’éclairer, voilà ce que les prisonniers de Kilmainham Goal recevaient pour survivre dans leur cellule non chauffée et sans fenêtre.
Ouverte en 1796, cette prison était considérée comme la plus moderne du pays avec sa centaine de cellules individuelles glaciales et borgnes. Suite aux nombreux vols et crimes dus à la Grande Famine, le nombre de prisonniers a tellement augmenté que les hommes se sont retrouvés à cinq dans une cellule prévue pour une personne. Malnutrition et maladies étaient prédominantes. Conscients de cela, les responsables décidèrent en 1861 de construire une nouvelle aile à la prison avec 96 nouvelles cellules et dotées d’une fenêtre.
Dans la cour intérieure, deux croix, une à chaque extrémité, rappellent qu’en mai 1916, suite à l’insurrection qui n’aura duré que six jours et fait plus de 400 morts et 2614 blessés, les cours martiales ont prononcé jusqu’à 90 peines de morts. 15 hommes dont 7 membres du gouvernement ont été abattus à la prison de Kilmainham Goal.







The Spire of Dublin est aux Irlandais ce que la Tour Eiffel est aux Français
Située sur O’Connell Street, rue principale de Dublin le long de laquelle une trentaine de statues attirent le regard, j’ai failli la rater malgré ses 121 mètres de haut…. A la base, cette colonne conique ne fait que 3 mètres de diamètre, se rétrécit peu à peu jusqu’à n’atteindre plus que 15 cm à son sommet. La pointe s’éclaire chaque soir d’une lumière bleutée permettant aux dublinois de se repérer dans le centre-ville. Erigée en 2003, sa construction a coûté quatre millions d’euros, somme astronomique pour ce nouveau monument considéré comme le nouveau symbole de Dublin.




Stephens’s Green
Situé au cœur du quartier commerçant et culturel le plus prestigieux du centre-ville de Dublin, le centre commercial Stephen’s Green est impressionnant par sa grandeur. On dit que l’on trouve absolument tout tant les boutiques sont nombreuses et diversifiées, sauf que je n’y ai trouvé ni le sucre vanillé tant recherché ni les sachets cellophane !
A quelques mètres de ce centre commercial un très beau parc du même nom offre une oasis de calme au centre de la ville. On peut y voir de nombreuses espèces d’oiseaux et de plantes ainsi que des monuments sculpturaux de l’histoire irlandaise.





Des ponts, des ponts et encore des ponts
Ils sont au nombre de 23 pour relier les deux rives de La Liffey, à une distance d’environ 265 mètres les uns des autres. Le plus ancien a été construit en 1753, le plus récent en 2004. Laissez-moi vous en présenter trois :
Le Pont bleu
Construit dans la deuxième moitié du XIXème siècle, le joli pont bleu mono-arche Rory O’More a lui été renommé pour honorer un patriote suite à la guerre d’indépendance de l’Irlande dans les années 1919-1921. Le pont original cependant était un pont en bois, construit deux cent ans plus tôt. Il était surnommé, parait-il, « Bloody Bridge » (« Pont sanglant ») à la suite de plusieurs assassinats qui s’y seraient passés…

Le Samuel Beckett Bridge
Ce pont contemporain et visuellement frappant a été conçu par l’Espagnol Santiago Calatrava, qui a été inspiré à la fois par la face d’une pièce de monnaie et par l’idée d’une harpe irlandaise pivotant dans les airs. Nommé d’après le célèbre écrivain dublinois, il a été ouvert au public en 2009.

Le Ha’Penny Bridge, l’un des ponts les plus romantiques et des plus populaires et même un symbole de la capitale irlandaise. Construit en Angleterre en 1816, il est le plus vieux pont en fonte du monde. Il est également appelé aujourd’hui Liffey Bridge. Avant que les deux rives de la Liffey soient réunies, sept ferries en effectuaient régulièrement la traversée. Devenus défectueux ils devaient être remplacés mais il fut décidé de construire un pont et pour compenser le manque à gagner, un demi penny (Half Penny !) par passage fut demandé. C’est ainsi que le Liffey Bridge devint le Ha’Penny Bridge. La traversée a été payante pendant cent ans.

Le Rotunda Hospital
Cet hôpital fondé en 1745 à Dublin, est la plus ancienne maternité du monde. Elle n’a cessé de fonctionner depuis sa fondation et elle est la plus active de toute l’Europe avec la naissance d’environ 9000 bébés par année.

Phoenyx Park
Avec ses plus de 1750 acres, il est le plus grand parc urbain après celui de Birmingham. Phoenyx Park a été créé en 1662 en tant que parc royal de chasse au cerf puis ouvert au public en 1745.
Il n’est guère possible à la piétonne que je suis de le visiter à pied en deux ou trois heures. Par contre, ceux et celles qui se sentent à l’aise à vélo peuvent en louer un à l’entrée du parc.
Une route réservée aux voitures traverse le parc, mais les piétons et les cyclistes ne sont pas en reste. Les pistes cyclables sont séparées de la zone piétonne, ainsi chacun se déplace en toute sécurité.
Si le zoo de Dublin ouvert en 1831 couvre plus de 28 hectares de ce parc et abrite plus de 400 animaux du monde entier, j’ai préféré rencontrer des animaux en liberté et me promener au milieu des biches et des cerfs qui se laissent approcher à très courte distance. De leur côté, les très nombreux écureuils jouent à cache-cache, sautent, courent, grimpent aux arbres, grattent le sol pour trouver je ne sais quoi et fuient les bipèdes. Sur les bords d’une des rivières de nombreux oiseaux et cygnes se régalent de pain apporté par les enfants.
Parmi les quelques monuments du parc, j’ai notamment découvert le Wellington Testimonial, obélisque de granit érigé en l’honneur d’Arthur Wellesley, duc de Wellington. Haut de 62m, il est le plus grand obélisque d’Europe. Si la première pierre a été posée en 1817, il aura fallu attendre le milieu de 1861 pour le voir achevé.
A plus d’un kilomètre de cet obélisque se dresse l’imposante croix papale de 35m érigée pour la visite du Pape Jean-Paul II en septembre 1979 qui a prononcé un sermon au pied de cette croix d’acier réunissant plus de 1,25 millions de personnes. Le Pape François y a célébré une messe en 2018.
Dans ce magnifique parc se trouve la résidence du président irlandais, actuellement Michael D. Higgins, élu en 2011 et réélu en 2018 pour un deuxième mandat de sept ans. En plus de son état d’homme politique, il est également poète. Sa résidence rappelle la White House américaine, en plus simple dira-t-on.
Il y aurait encore tant de lieux à visiter que je prévois de retourner à Dublin en 2023 et ne manquerai pas partager mes découvertes avec vous.
Alors que nous sommes à quelques jours de Noël, je saisis l’occasion de ce message pour vous souhaiter
MERRY CHRISTMAS 2022
HAPPY NEW YEAR 2023




SI NOËL, C’EST LA PAIX Si Noël, c’est la Paix, la Paix doit passer par nos mains. Donne la paix à ton voisin… Si Noël, c’est la Lumière, la Lumière doit fleurir en notre vie. Marche vers ton frère pour illuminer ses jours. Si Noël, c’est la Joie, la Joie doit briller sur nos visages. Souris au monde pour qu’il devienne bonheur. Si Noël, c’est l’Espérance, l’Espérance doit grandir en notre coeur. Sème l’Espérance au creux de chaque homme. Si Noël c’est l’Amour, nous devons en être les instruments. Porte l’Amour à tous les affamés du monde. Texte haïtien |
Merci d’avoir pris le temps de me lire et merci à vous qui avez laissé un commentaire lors de mon dernier message au bas de mon article ou qui m’avez envoyé un courriel. Vos encouragements sont fort appréciés.
Avec toute mon amitié et une pensée spéciale aux ami.e.s atteint.e.s dans leur santé. Au plaisir de vous lire, de vous entendre, voire même de vous accueillir en 2023. Vous serez les bienvenu.e.s !
Denise
Merci chère Denise.
C’est un plaisir de lire tes textes et découvrir tes photos.
Belle année 2023 avec de nouvelles découvertes. Christine
Coucou Denise, c’est toujours du bonheur de lire tes textes et regarder tes photos. Ça me fait toujours rêver .
A tout bientôt pour un téléphone ☎️
Je te souhaite une belle soirée 😘
Effectivement, à lire et voir les magnifiques photos, Dublin mérite « un détour »! Merci du partage de toutes tes belles découvertes dans ton pays d’adoption! Denise
Merci Denise pour ce magnifique reportage sur Dublin. Nous avons eu beaucoup de plaisir à voir tes photos.
Nous te souhaitons un joyeux Noël et nos meilleurs voeux pour l’année à venir.
Cordiales salutations à Philippe et Patric
Yvette et Raymond