Après une vingtaine de minutes en bus ou deux heures de marche depuis Westport par le Greenway, me voici à Newport, très petite ville portuaire du Comté de Mayo sur la côte ouest de l’Irlande. Certains commentaires parlent d’un village, voire même d’un «town-village». Lorsque vous arrivez à Newport, votre regard est attiré par le magnifique pont aux sept arches construit en 1892, l’église Saint-Patrick sur la colline et bien sûr par la Black Oak River.


Newport a été fondé au tout début du 18ème siècle par un certain Capitaine Pratt, à la demande de la famille propriétaire des terres. La ville a prospéré, le commerce s’est développé. Les églises catholiques, protestantes, presbytériennes et méthodistes ont été construites.
Au 19ème siècle, certains habitants ont pris la décision d’émigrer car la population de la ville était si importante qu’elle fut victime de famine. Pourtant, un homme, Martin Carey, né en 1814, décida de rester, de développer le commerce et l’industrie et de faciliter les conditions de travail des habitants. Sa famille est devenue l’une des plus prospères de la région.
Commençons notre visite par l’église catholique Saint-Patrick ouverte au public tous les jours de 8h30 à 20h30. Inaugurée en 1918, les visiteurs sont surtout attirés par le vitrail composé de trois fenêtres de taille également appelé « Fenêtre du Jugement dernier ». Ce fut la dernière œuvre exécutée par Harry Clarke considéré comme le plus grand artiste du vitrail d’Irlande. Ce travail confié à Harry par le chanoine Michael MacDonald coûtait £800. Ce dernier a vendu son assurance-vie pour en assumer les frais.



Le Seven Arches Bridge de structure de grès rouge, a été construit vers 1892. Actuellement emprunté uniquement par les piétons, il était à l’époque utilisé pour desservir la Midland Great Western Railway Line.

Un train pour relier Westport à Achill Sound
C’est en 1894 que la ligne ferroviaire reliant ces deux localités a été inaugurée. Le premier trajet emportait les corps de trente-deux jeunes d’Achill Sound qui s’étaient noyés lorsqu’un bateau s’était retourné dans Clew Bay alors qu’ils allaient rejoindre un bateau à vapeur pour les emmener en Ecosse pour la récolte de pommes de terre. En 1937, la société qui gérait cette ligne ferroviaire a pris la décision de la fermer pour des questions financières. En effet, la construction de la route, l’augmentation du trafic routier ont fait que le train était de moins en moins utilisé. 1934 fut la dernière année à transporter des personnes. Le transport de marchandises a continué durant trois années. Le dernier voyage emportait lui aussi les corps de dix jeunes morts dans l’incendie d’un hébergement temporaire mis à leur disposition avant leur voyage en Ecosse pour la récolte des pommes de terre. Beaucoup de jeunes d’Achill passaient régulièrement leur été à travailler en Ecosse.
Ces incidents avaient été prédits par le prophète Brian Rua O’Cearbhain qui a vécu au 17e siècle, bien avant l’invention des trains : «des chariots de pompiers sur roues de fer transporteront les corps de victimes lors de leur premier et dernier voyage». Une bien triste prédiction !

Une gare devenue église
Le bâtiment devenu Our Lady Queen of Martyrs a été construit dans les années 1890 était à la base la gare de Newport qui a fermé en 1937. En juillet 1954 la première messe a été célébrée dans cet Oratoire, oasis de paix et lieu de prière, qui accueille régulièrement des visiteurs. On y accède depuis le pont aux sept arches.




Une fresque historique
Sur la petite place ombragée au carrefour menant à l’église Saint-Patrick, mon regard a été attiré par une fresque sur le mur d’une maison représentant une scène de marché. En regardant de plus près, j’ai vu un homme pendu à une grue. Qui était-il ? Pourquoi une fin de vie si tragique ?
Manus Sweeney a vu le jour sur l’Île d’Achill, a grandi chez sa grand-mère à Rossmore près de Newport et a suivi des études de théologie à Paris. Il a été ordonné prêtre à l’Irish College de Paris vers 1787. Onze ans plus tard il revint à Newport en tant que vicaire et s’impliqua dans la vie politique de sa région. Il semblerait qu’il ait soutenu les objectifs des rebelles et avoir été l’interprète des officiers lors de l’invasion des forces françaises menée par le général Humbert. Il a été exécuté par les anglais une année après le soulèvement avorté des « United Irishmen » en 1798.


La fin du 18ème siècle, vit la construction Newport House qui est actuellement un hôtel cinq étoiles. Si de l’extérieur le bâtiment situé dans un très beau parc semble inoccupé, les commentaires des clients sont assez différents. Certains trouvent qu’une remise au goût du jour est nécessaire alors que d’autres apprécient une ambiance et un décor exceptionnels.

Une princesse originaire de Newport
Newport a souhaité rendre hommage à Grace Kelly dont la famille paternelle était originaire de Drumila, petit village à quelques kilomètres et lieu de naissance de son grand-père en 1847. La famille émigra aux Etats-Unis vingt ans plus tard.
En 1961, la princesse Grace et son époux le prince Rainier, se sont rendus à Drumilra pour prendre le thé en compagnie de la propriétaire de la modeste habitation familiale de deux pièces sur un terrain verdoyant et avec vue dégagée. L’histoire dit que la « veuve Mulchrone » était réveillée depuis l’aube pour faire cuire des gâteaux pour ses invités de marque et pour polir sa porcelaine et sa verrerie. A cette occasion la maison avait été couverte de chaume et les haies avaient été coupées.
En 1976, la princesse Grace a racheté le cottage dans le but d’y construire une maison de vacances. Elle avait prévu d’y retourner quelques années plus tard pour voir la maison terminée. Malheureusement, le projet a pris fin avec sa mort accidentelle et la chaumière est tombée en ruines.



Newport ayant souhaité rendre hommage à la star hollywoodienne, il a été demandé au prince Albert II de choisir l’image qui personnaliserait le mieux sa mère. En mars dernier, il est venu à Newport pour dévoiler la statue réalisée par le sculpteur irlandais Marc Rode, tirée d’une photo de La main au collet sorti en 1955 alors qu’elle donnait la réplique à Cary Grant sur la Côte d’Azur.

1507 km de marche entre le 1er janvier et le 30 juin 2023
En début d’année, je m’étais fixée comme objectif de marcher au minimum 5km chaque jour en mémoire de Tipi, le premier Labrador que la Fondation romande pour chiens guides d’aveugles à Brenles m’a confié pour dix-huit mois de parrainage en 2010. Tipi est devenu un super chien, très apprécié de son détenteur en Haute-Savoie. La veille de Noël dernier, Tipi est décédé à l’âge de 12 ans et demi, entouré de beaucoup d’amour par sa famille et ceci jusqu’à la fin de sa vie. En sa mémoire, j’ai souhaité soutenir, modestement il est vrai, la formation de deux futurs héros, l’un en Suisse romande, l’autre en Irlande.
Deux ans et demi et FS 55’000.- sont nécessaires en Suisse pour élever, éduquer et remettre un chien guide qui prêtera ses yeux à une personne souffrant de déficience visuelle. En Irlande, les frais s’élèvent à € 53’000.-.


J’ai le plaisir de vous annoncer que mon défi est relevé : 1507 km parcourus sur les chemins irlandais mais aussi en UK et même à Barcelone. Grâce aux contributions de quelques ami.e.s que je remercie de leur soutien et de leur générosité, j’ai pu verser la somme de
€ 1025 à la Irish Guide Dog School for the Blind à Cork et FS 1025.- à la Fondation romande pour chiens guides d’aveugles de Brenles, en Suisse.
Un nouveau défi pour ce deuxième semestre 2023
Il me tient à cœur de marcher à nouveau au moins 5km par jour jusqu’à la fin de cette année et de verser €1 par kilomètre parcouru aux deux projets suivants :

L’association debra en Irlande qui vient en aide aux enfants atteints de la maladie EB – Epidermolyse Bulleuse appelée aussi peau papillon. Cette maladie génétique et très douloureuse affecte le plus grand organe du corps : la peau. Les personnes vivant avec l’EB manquent des protéines essentielles qui lient les couches de la peau de sorte que tout frottement, mouvement ou traumatisme mineur provoque sa rupture et sa formation de cloques. Leur peau est aussi fragile qu’une aile de papillon et les personnes qui en sont atteintes peuvent devoir passer plusieurs heures par jour pour panser leurs plaies.
A ce jour, aucun remède n’a été trouvé pour guérir cette maladie.
Debra finance entre autres des articles tels que des chaussettes en soie antibactériennes, des draps et des oreillers thérapeutiques ou même des livres pour aider les enfants atteints d’EB à gérer leurs émotions, des thérapies par le jeu pour les enfants, des visites à domicile, etc.


Le deuxième projet concerne l’éducation des enfants de la rue et la formation des jeunes mères au Rwanda. Ce projet de l’EPR (Eglise presbytérienne au Rwanda) est soutenu par DM, association fondée en 1963 sous le nom de Département missionnaire des Eglises protestantes de Suisse Romande qui a été mon employeur durant 33 ans. Le lien ci-dessous vous donne toutes les informations y relatives.
https://www.dmr.ch/wp-content/uploads/2023/05/RWANDA-cpaj-164.7041_projet-1.pdf
N’hésitez pas à me dire si vous souhaitez participer à ce défi en soutenant l’un ou l’autre de ces projets. La somme correspondant aux kilomètres parcourus sera versée par moitié aux deux institutions entre Noël et Nouvel an.
Merci d’avoir pris le temps de me lire et à bientôt pour d’autres découvertes.
Denise
Merci Denise pour ce superbe reportage qui nous donne bien envie de découvrir Newport. Et un grand bravo pour ces défis que tu te lances et que tu mènes à leur terme.
Bises
Coucou Denise, merci de me faire découvrir ton nouveau pays avec tes textes et tes photos. C’est juste magnifique ce que tu fais pour les associations telles que pour Tipi que j’ai bien connue et apprécié et partager de belles balades. Et te voilà reparti pour un nouveau défi BRAVO.
Une belle soirée. Bisous 😘
Bravo et merci pour ce beau commentaire…quand à tes défis, aucun doute pour leurs réussite…
Je t embrasse 🥰🥰
Super et Bravo Denise! J’ai (re-)découvert Newport avec plaisir! Plein de très bons souvenirs de notre voyage avec Nicole il y a deux ans déjà. L’histoire du train est étonnante, même émouvante…
Magnifique ta volonté de marcher, bravo pour ta persévérance!
Denise
Magnifique Denise ! Bravo pour les photos et les commentaires que nous avons admirés avec un très grand plaisir.
Tu as un don ! Merci de nous donner la possibilité de l’apprécier !
Bisous. Yvette et Raymond
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